Bulletin 71 - Editorial

Dans ce Bulletin, des conifères et des chênes sont particulièrement à l’honneur. Deux mondes si différents. Le premier un peu délaissé depuis quelques décennies, le second de plus en plus recherché. D’un côté, les Cunninghamia et l’immense forêt de pins maritimes des Landes, de l’autre, une collection de chênes d’Amérique centrale introduits au Pays basque espagnol : quatorze espèces dont aucune n’est référencée dans le dernier Hillier.

Deux mondes complémentaires dont savent tirer parti les bons jardiniers. Les Grandes Bruyères sont un modèle ; une partie des pins sylvestres, présents bien avant la création de l’arboretum, y joue un rôle essentiel, accompagnant avec élégance les plantations de feuillus, chênes, magnolias, cornouillers, leur apportant parfois une ombre légère et bienfaisante.         

Autre exemple, La Roche Branlante, ses escarpements granitiques et ses vieux pins de Monterey ; à leur pied, la troisième génération de jardiniers qui a repris le flambeau a planté des Labiées australiennes, d’excellents arbustes buissonnants pour les accompagner dans les emplacements les plus difficiles.          

Les conifères peuvent être intéressants par eux-mêmes. C’est le cas du genre Cunninghamia. Un remarquable C. lanceolata a été retrouvé et sauvé récemment.  Planté entre deux immeubles d’une petite ville des Vosges, il a pourtant atteint de grandes dimensions (1,96 m de circonférence du tronc), probablement grâce aux feuilles accumulées au sol sous la totalité de l’aplomb du branchage, créant un milieu humifère et humide approprié. Il aurait été planté en 1836. Certains d’entre nous se rappellent la descente dans la tourbière des pépinières Maymou à Bayonne, en 2018 et la « jungle asiatique » dominée par trois Cunninghamia lanceolata monumentaux. 

À partir de 1873, dans les Landes, sous l’impulsion de Napoléon III, près de 185 000 hectares ont été plantés avec des pins maritimes. D’autres plantations durables ont été faites à grande échelle dans le massif de l’Aigoual, sur le mont Ventoux et en Sologne. Un sujet captivant sous la plume de Thierry Lamant.

Le pin maritime est loin d'être la seule espèce indigène à laquelle nous nous intéressons. De ce fait, nous publions un bref article technique de J.-P. Demoly sur une espèce curieusement passée inaperçue alors qu'elle n'est pas rare ; un laurier à domaties, comme ceux de Macaronésie.

Enfin ce Bulletin évoque les questions que se posait le professeur Aymonin sur la date d’introduction du Cedrus libani en France. À son avis, les premières se situent entre 1850 et 1860 mais peut-être seulement en Italie. « La grande période de plantations en Europe est le XVIIIe siècle avec, pour la France, 1734 au Jardin des Plantes de Paris ». Une autre difficulté était la nomenclature concernant le cèdre du Liban :  l’arbre ayant été traité sous le nom de Pinus, Abies, et même classé avec les mélèzes (Larix Cedrus),

D’autres articles enrichissent ce Bulletin, sur les Correa, les haies, la dernière édition du Hillier et les plantes d’alignement recommandées aux futurs jardiniers de l’École Du Breuil en 1895.

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